Un logiciel pour les gouverner tous

Guillaume Ricaud-Peretti

Tu en as peut-être entendu parler comme d’une licorne, soit un outil merveilleux qui fait rêver mais dont on ne sait pas vraiment s’il existe 🦄 Et c’est vrai que les logiciels de campagne accomplissent pas mal de prouesses : ils peuvent te permettre de gérer ta base de données, envoyer des mails, créer des sites rapidement, collecter des dons et t’offrir des fonctionnalités de gestion et de financement. Bref, de quoi dominer le monde.

Venus des Etats-Unis 🇺🇸 où les campagnes se font sur 500 millions d’électeurs avec des moyens financiers de dingos, ces outils se sont peu à peu adaptés à nos styles et échelles de campagnes français. Ils peuvent grandement en valoir le coup pour une campagne municipale pour peu qu’on se penche dessus.

Les recherches récentes en matière de campagnes électorales ont démontré que c’est la mobilisation qui fait l’élection et non pas le fait de convaincre des électeur·trice·s votant habituellement pour le camp adverse. Toi et ton équipe avez donc tout intérêt à utiliser les données en votre possession : ça vous évitera de vous épuiser dans des territoires défavorables, et d’organiser le pilotage stratégique de votre campagne.

Comment ça fonctionne ?

Les logiciels tentent d’optimiser la gestion de la campagne sur la base des listes électorales et des données issues des scrutins précédents. Ils croisent les données électorales avec les données socio-économiques, ce qui permet de dresser le profil-type de l’électeur favorable, quartier par quartier.

Une première partie de données sur la population, issues de l’INSEE, peut être intégrée au logiciel :

  • Les profils socio-économiques de la population
  • Les différentes nuisances par quartier (une antenne relais par exemple)
  • Une cartographie du manque (ou de l’abondance) de services publics…

Tu peux décider de les croiser avec des données plus précises :

  • Les adhérents d’un parti politique, d’une asso…
  • Des informations remontées du terrain…

Ces données une fois fusionnées peuvent permettre de connaître les centres d’intérêt de l’électeur·trice, non plus au niveau du territoire mais au niveau de l’individu directement.

Ça peut donc t’éviter de délivrer le même message à un électeur sans emploi qui habite un quartier difficile, qu’à un cadre supérieur qui vit dans un quartier aisé !

Note que ces logiciels peuvent être utiles pour, par exemple, suivre le nombre de fois où les militant.e.s se sont déplacés dans les quartiers à la rencontre des électeur·trice·s. Mais un candidat qui connaît déjà bien son terrain n’apprendra pas grand-chose.

N’oublions pas que ces logiciels sont un super coup de pouce pour la précision et le ciblage d’une campagne, mais que rien ne vaut les échanges IRL (mais tu le savais déjà !) 🤓

Table des matières

Communication de crise

Tu es en campagne, à deux semaines du premier tour quand soudain un candidat adverse fait surgir des entrailles des internets une photo de toi et de ta meilleure amie en CM2 lors du carnaval de l’école. Le problème ? Le thème étant les 5 continents, quelqu’un de l’école avait trouvé de bon ton de vous teindre le visage de maquillage foncé pour représenter le continent africain (un black-face quoi).

Si tu n’es pas familier du concept lis ceci : https://www.liberation.fr/checknews/2017/12/19/pourquoi-le-fait-de-se-grimer-en-noir-est-associe-a-la-pratique-raciste-du-blackface_1617742

Il tweet la photo avec comme texte :
“Une député raciste c’est ça que vous souhaitez ?”
Le tweet buzz instantanément et votre stagiaire com vous préviens mais 2h plus tard.

Désolé, nous n'avons pas son numéro !